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SAMU, Médecins, Intouchables?

SAMU, Médecins, Intouchables?

Témoignage

Catherine Moret-Courtel

SAMU, Médecins,

Intouchables ?

Témoignage

Vous apprenez, lors d’un examen dans une clinique dotée d’un service de chirurgie réparatrice car l’opération récente d’une tumeur rénale dans un hôpital vous a laissé une grave atonie musculaire, que non, votre tumeur n’était pas bénigne comme on vous l’a dit. Et que non, contrairement à ce qu’a prétendu le chirurgien urologue, il n’a pas tout enlevé.

Il y a des façons moins brutales d’apprendre que vous êtes atteint d’un cancer rénal agressif…

Vous comprenez alors, que ce chirurgien a négligé l’obligation de vous informer, vous et votre médecin traitant.

Si vous pouvez compter sur des relations et rencontrer rapidement un professeur qui accepte de vous opérer à nouveau, vous aurez une chance d’être vivant dix ans plus tard.

Mais alors, vous êtes condamné à la douleur d’apprendre, à quelques mois de cela, que dans les Alpes, un de vos deux fils vient de mourir à l’âge de 26 ans, d’un infarctus du myocarde massif après avoir appelé le SAMU qui n’a pas réagi et avoir été vu très brièvement par un médecin saisonnier qui a confondu IDM et « petite gastro »…

Que reste-t-il à faire ? S’enfoncer dans le désespoir, ou entrer en guerre contre ceux qui ont failli ?

Demander des comptes, faire reconnaître les fautes, c’est le choix qu’a fait l’auteur.

Il lui a fallu près de dix ans pour obtenir la condamnation du médecin-saisonnier, puis du SAMU pour la mort de son fils.

En ce qui la concerne, elle s’est heurtée à un mur.

L’auteur

Après des études supérieures scientifiques, Catherine Moret-Courtel a occupé divers postes de cadre dans l’industrie pétrolière. Elle a effectué de nombreux séjours à l’étranger. Ses romans La Caissière et Ne reviens pas sur tes pas ont été publiés.

Couverture JP Moret photo personnelle ECG fictif

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Genre : Actualités Langue : français
Sous-genre : Société Sortie : 5 juillet 2018

Biographie

Catherine Moret-Courtel

Une vie bien remplie...

Des bonheurs, des drames, de ceux dont on ne se remet jamais...

Un enthousiasme toujours renouvelé pour un bon livre, la musique, la peinture...

Une émotion indicible devant la nature...

Une horreur profonde face à ce que notre société devient.

 

Epilogue

Alors, SAMU et médecins, intouchables ?

            Oui et non.

S’attaquer aux médecins, c’est toujours difficile. Il faut se garder de généraliser. J’en connais, j’en ai rencontrés qui sont formidables. Humains, portant leur mission à un haut degré de probité. Compétents, attachés à suivre les progrès de la médecine.

Mais comme dans toute population, statistiquement, il en existe qui ne sont pas à la hauteur des enjeux, juste à celle de la rémunération. Dans ce cas-là, leur manque de conscience peut vous laisser mourir.

            Les gens de justice aussi sont à prendre avec des pincettes. Si on critique un magistrat, l’outrage n’est jamais loin. Je vous renvoie à la caricature de Daumier.

Mais comment pourrait-on exiger que tous soient parfaits en leur pratique, en leur fonction ?

Ce qui est regrettable, dans un cas comme dans l’autre, c’est le soutien entre corporations. Cette tortue à la romaine qui les fait se protéger, entre eux, les notables. Lorsqu’ils interprètent la médecine ou la loi dans le sens qui leur convient, négligeant la vie écourtée ou la vie amochée qu’ils ont devant eux, alors oui, ils sont intouchables.

Ils sont sachant au regard de la société. Ils ont du pouvoir. Médical ou judiciaire. Ils appartiennent à une caste, ils n’ont pour vous que mépris, ce qui se traduit par une certaine hauteur, je dirais même une certaine morgue.

Et malheureusement, eux aussi, mon fils et moi-même, nous les avons croisés.

Quant aux avocats…

Force m’est de constater que la Justice n’est souvent que ce que les avocats lui permettent d’être. En d’autres termes, si vous avez perdu, avez-vous seulement été bien défendu ?

J’ai eu la chance de rencontrer, enfin, un juriste sérieux et professionnel. Les séries télévisuelles nous présentent les avocats de façon très superficielle. Effets de manche, grandes tirades. Cela semble facile. En fait, le droit est un puits sans fonds de lois, décrets, arrêts etc…Le pratiquer avec efficacité suppose des qualités de mémoire, clairvoyance, rationalisme, bref, un bon avocat est rare. Et un avocat cher n’est pas forcément bon…

Dernier point, j’ai été longue dans le récit des recours. En espérant que mon expérience détaillée pourra servir à ceux qui, comme moi, auront, faute de soins, perdu quelqu’un d’aimé…ou même, auront simplement été mal opérés par un mauvais chirurgien.

Je pense, avec le recul de ces années de galère, coûteuses, difficiles à assumer moralement, que la plainte au pénal a généralement peu de chance d’aboutir. Je me suis insurgée contre le traitement, au civil, de la mort d’un fils. J’ai eu tort.

Que veut-on quand on poursuit ceux qui ont failli ? Qu’ils soient punis. Alors la fin justifie les moyens, en toute légalité : obtenir la condamnation.

 

Qu’on arrête de bêler à mes oreilles que « tout ça » ne fera pas revenir mon Matthieu ! Je lui devais ces batailles. A l’enfant, au petit garçon, à l’adolescent, à l’homme qu’il fut. C’était un rebelle, il n’aimait pas s’incliner, il n’était pas lâche. Par respect pour lui, je ne devais pas accepter une fin lamentable sans demander des comptes. Sans ébranler les convictions de ceux qui s’étaient un peu vite absous de toute responsabilité.

 

Baisser les bras, ce n’est pas non plus, mon habitude. Et si, pour moi, ce furent près de dix ans de rappels de ce qui n’aurait jamais dû être, sa fin douloureuse et solitaire à vingt-six ans, ce fut aussi ma façon de trouver la paix face au désespoir qu’avait causé sa mort.

 

 

 

 

 

 

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confusion regrettable

Deux personnes m'ont interrogée sur le Dr B. qui, dans une station des Alpes, que pourtant je ne nomme pas dans cet eBook, a confondu en 5 mn, IDM et "petite gastro".

Il se trouve qu'un médecin, auquel mon fils n'a pas eu affaire, travaillait dans le cabinet où a eu lieu la consultation et pourrait être confondu avec le médecin qui a été condamné le 15 avril 2016 au TGI d'Albertville, car son nom commence par un B.

Je me vois donc dans l'obligation de préciser qu'une [...faute a été commise par le docteur Jean-Luc Bonnel qui n'a pas établi son diagnostic avec suffisamment de soins...] . Page 6 / jugement 16/00156 du 15/04/2016.

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